Que sont devenues nos piscines 🌻 TOURNESOL 🌻 ?

Si vous avez plus de 40 ans il se pourrait bien que vous ayez appris à nager dans une soucoupe volante 👽

Juillet 1969, drame nationale près d'Angers : 19 enfants d'un centre de loisirs se noient dans la Loire. S'en suivent d'autres accidents et le fiasco des jeux olympiques de Mexico, c’est un électrochoc pour les décideurs de l'état, mieux, une prise de conscience : si les français sont mauvais en natation, c’est avant tout parce qu’il y a trop peu de piscines couvertes et chauffées permettant une pratique sérieuse en toute saison.

Remède : les scolaires doivent apprendre à nager en masse !

C'était le 5ème plan quinquennal, Chaban-Delmas dirigeait le pays, il y avait moins de 100 piscines en France. Pour lancer ce projet à l'échelle national, il faut construire des piscines, pas deux ou trois, mais mille !

Le plan des "1000 piscines" est donc décidé en 1969 par Joseph Comiti, secrétaire d’État aux Sports à l'époque. Il faudra 10 ans pour le réaliser.

"Rendez-vous dans 5 ans tous les jeunes Français sauront nager"
Joseph Comiti

Le concept des piscines Tournesol livrées en kit donc facile à construire fait partie de plusieurs projets architecturaux à disposition des municipalités : piscines de type Iris, Plein-Ciel, Plein-Soleil, ou Caneton. Tous des concepts de piscines construites par centaine avec des aides de l'état ont le même objectif : que les scolaires apprennent à nager, une priorité nationale ! Pourtant c'est le projet Caneton, de conception plus classique et plus économique, qui a été davantage déployé sur le territoire avec 196 constructions contre 183 pour les Tournesols.

50 ans plus tard, sur les 183 piscines Tournesol il n'en reste qu'une petite moitié.

Extérieur qui noirci et architecture désuet : faute d'entretien, les piscines tournesol vieillissent mal. Les mairies ont mal anticipé les coûts de maintenance.

Beaucoup ont été rasées ou abandonnées malgré leur classement au patrimoine, et cela, au profit de gigantesques complexes aquatiques coûteux, avec jacuzzi, toboggans et bassins d'aquagym. Devenues hors de prix, ces remplaçantes réservent leurs entrées désormais qu'à une minorité de la population, aisée.

Certaines ont été recyclées en stades et d'autres en gymnases. D'autres "irréductibles gaulois" ou mairies un peu plus intelligentes que la moyenne, ont pris leur courage à deux mains et ont investi pour les réhabiliter pour le plus grand plaisir des habitant.e.s des quartiers qui n'ont juste besoin que d'une piscine pour... nager.
Ça tombe bien, aujourd’hui, on parle de sobriété... C'est amusant comme les modes changes.